Essais
L’IDÉAL ET LA CRUAUTÉ
Quelles interprétations autres que sociologiques et politiques sont susceptibles d’expliquer le passage à l’action violente (ce qu’il est convenu d’appeler la « radicalisation » ?). Fethi Benslama (également auteur de La guerre des subjectivités en islam) a réuni autour de lui et pour y répondre psychanalystes, psychiatres et anthropologues. Des interprétations essentielles.LA GUERRE DES SUBJECTIVITÉS EN ISLAM
Livre essentiel, paru en mars 2014, avec lequel Fethi Benslama fait le point sur une vingtaine d’années de travail. Travail exemplaire qu’il n’y a que lui à mener, lequel consiste à focaliser son attention sur les aspects fondamentalement subjectifs qui président à tout conflit ; dans le cas présent aux conflits qui dévastent les terres d’Islam. Des Musulmans, comme il est trop communément convenu de dire en Occident, suffit-il de parler en termes historiques, sociaux, économiques, géo-politiques ? Autrement dit : de masses ? Que peut-on en apprendre de déterminant en se servant des outils de la psychanalyse, par exemple ?LE CORPS GLORIEUX DE LA TOP-MODÈLE
La mode a fait de l’inauthentique l’espace de ses expérimentations. Lorsqu’ils véhiculent les codes de la frivolité, créateurs et top-modèles le font en conscience, et se posent en sujets d’énonciation à part entière. L’examen du « phénomène de mode » fait apparaître la relation étroite qu’il entretient avec les motifs fondamentaux de la représentation occidentale : un platonisme « hétérodoxe » et une « inversion paradoxale de l’incarnation », entendue en son sens religieux.D’APRÈS UNE IMAGE DE DAESH
Les attentats, les assassinats de masses suscitent l’effroi et l’indignation, d’abord. Mais qu’entraînent-ils pour la pensée ? Partant des « images » de cette guerre, et s’appuyant sur Kleist et Bataille, Juan Branco se livre ici à une brève et dense méditation sur les régimes de représentation de la violence et de la mort dans des systèmes politiques qui croyaient s’en être débarrassés.TOUS COUPAT TOUS COUPABLES
À partir de l’affaire dite « de Tarnac » et de l’accusation de terrorisme faite à Julien Coupat, le philosophe Alain Brossat interroge le rapport qu’entretient notre société démocratique avec la violence : Qu’est-ce qui est violent ? L’émeute qui a embrasé une cité de banlieue suite à une « bavure » policière – ou l’action policière elle-même ? une occupation d’usine accompagnée de quelques saccages – ou le licenciement collectif qui l’a précédée ? une attaque de banque – ou les escroqueries en grand commises par des prédateurs de haut vol comme Kerviel ou Madoff ?TOUS COUPAT TOUS COUPABLES
La campagne qui s’est développée en faveur des inculpés de Tarnac est portée par un si vif et si constant désir d’innocence, de si persistantes références à la légalité, à l’inoffensive innocence des inculpés qu’il apparaît très distinctement que, pour l’essentiel, le référent démocratique indistinct continue à obscurcir la perception du présent politique de ceux qui s’y trouvent mobilisés.BOUFFON IMPERATOR
À rebours d’une actualité toujours davantage soumise au rythme des déclarations officielles ou officieuses, des faux scoops et des provocations millimétrées, le philosophe Alain Brossat a pris le temps de disséquer, chaque jour, pendant 100 jours, les faits et les paroles de « Bouffon imperator » et de son entourage. Faits et paroles symptomatiques d’une « décomplexion » proche de l’arrogance, dont on souhaiterait qu’elle demeure cantonnée au registre de la simple fiction.LE SERVITEUR ET SON MAITRE
Plus qu’une figure littéraire, le personnage du serviteur traverse les genres en tant que figure politique : il est celui qui n’a que le langage pour protester contre sa servitude. Et ce langage compte pour beaucoup dans la perte d’autorité des maîtres, produisant de l’égalité et de la sagesse dans une situation inégalitaire et délirante (se faire servir) ; en un mot : produisant de la philosophie.