couverture de LA SOCIÉTÉ DU SPECTRAL
68 pages - 14,00 €
Éditions Lignes

LA SOCIÉTÉ DU SPECTRAL

Entre la société du spectacle de Guy Debord et la société de contrôle de Michel Foucault, la « société du spectral » est celle où les corps sont contrôlés par des spectres, c’est-à-dire par tous les dispositifs technoculturels qui influencent, manipulent ou transforment les affects, les désirs, les attentions les plus imperceptibles. Le corps de star – incarnation du glamour –, la marionnette et le sex machine sont les expressions exemplaires de cette société fantomale, que peuplent des corps-machines soumis au règne de cette domination d’un genre nouveau.

Le livre
La Société du spectral réunit deux textes très proches, complémentaires, indissociables même, s’attachant à interpréter ce qu’il y a lieu de penser de figures énigmatiquement voisines (et énigmatiquement impensées) : la star et le glamour, dans le premier des deux ( “Corps de star et sex machine”), et la marionnette ou l’automate, dans le second (“La société du spectral” qui donne son titre au volume). Dans “Corps de star et sex machine”, il s’agit de comprendre comment se fabrique un « corps de star », selon quels procédés, quels discours, quelles mises en scène, politique, économique, sociale.

L’hypothèse de départ consiste à inscrire l’exemplarité du corps de star dans cette tradition du corps-machine. Le corps de star serait une sorte de corps-machine propre à la modernité, une véritable machine (ici sex machine), dont la fonction consiste à produire une force d’envoûtement, d’ensorcellement ou de charme. C’est ce que l’industrie culturelle, cinématographique, hollywoodienne, aura nommé le glamour. Mais d’où vient ce mot, quelle en est la signification et surtout quelle forme d’esthétique une telle notion peut-elle produire sur le corps de star ?

Après une longue histoire, et contre toute attente, le mot « glamour » provient du mot français grammaire, qui désignait au Moyen Âge tous les domaines de compréhension difficile ou cachée. D’ailleurs le mot grimoire est de même origine. D’où cette persistance, dans le glamour, du secret, de l’envoûtement, du charme, qui ensorcelle les yeux du spectateur. Pour bien comprendre le sens du terme, il s’agira surtout de lire certains textes de réalisateurs, comme von Sternberg, qui parle du glamour de Marlene Dietrich ou de Greta Garbo.

“La société du spectral”, le second des deux textes s’articule entre la société du spectacle de Guy Debord et la société de contrôle de Michel Foucault. La société du spectral serait cette société où les corps sont contrôlés par des spectres, c’est-à-dire par tous les dispositifs techno-culturels produits par cette même société, et qui influencent, manipulent ou transforment nos affects, nos désirs, nos attentions les plus imperceptibles. Et, là aussi, la figure de la star, jouet du désir, serait un agent majeur, un acteur de ce nouveau théâtre de marionnettes.

Livre bref et limpide, où se reconnaît le style des livres de Serge Margel, mais appliqué à un sujet inattendu de lui.

L’auteur
Serge Margel vit entre Genève et Paris. Il enseigne la philosophie à l’Université de Lausanne et à la Haute école d’art et de design de Genève. Il a déjà publié plusieurs ouvrages aux Éditions Galilée, dont Le Silence des prophètes, en 2006, et Aliénation. Antonin Artaud. Les généalogies hybrides, en 2008. Il vient de publier L’Avenir de la métaphysique, aux Éditions Hermann (2011).

Recension par Béatrice Mabilon-Bonfils sur Liens socios [mai 2012].

Entretien radiophonique à Radio Campus Lille disponible sur Paludes [mai 2012].

Recension sur Zones Subversives [juin 2012].

Recension sur Le Dernier coquelicot [juin 2012].

Éditeur : Éditions Lignes
Prix : 14,00 €
Format : 13 x 19 cm
Nombre de pages : 68 pages
Édition courante : 16 mars 2012
ISBN : 978-2-35526-094-0
EAN : 9782355260940