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lettre d'information

couverture de ÉTATS DE L'EXCEPTION
208 pages - 20,00 €
Éditions Lignes

ÉTATS DE L’EXCEPTION

Revue Lignes n°65

Exception : au singulier et au pluriel. Au singulier, pour signifier explicitement comme des États s’exceptent du droit. Le plus souvent pour des raisons sécuritaires. Ici, face à la pandémie, pour des sanitaires et sécuritaires indissociablement. Au pluriel, pour esquisser et désigner les voies par lesquelles s’excepter de cette exception.

C’est à partir de mots le plus souvent que se constituent les questionnements collectifs de Lignes, qu’en tout cas ils peuvent commencer à se formaliser. « Exception » servira à désigner le questionnement de celui-ci.

« Exception » au pluriel donc pour toutes celles qui sont apparues, inédites pour certaines, dont la somme et la simultanéité dessinent des circonstances sanitaires-politiques sans précédent. Parce que la question est des circonstances en effet, avant d’être celle de ce qu’il en résulte : celles d’une pandémie, nul n’en doute. Nul ne doute sérieusement qu’il ait fallu lui faire face, ni qu’il faille le faire encore, et par les moyens peut-être avec lesquels il lui a été fait face, plus ou moins les plus efficaces (c’est une autre affaire). Pas de suspicion de complot ou de conspiration donc au principe de ce numéro, cela dit pour couper court.

« Exception » au singulier aussi pour « état d’exception » bien sûr, concept hautement inflammable à manipuler avec la plus extrême précaution. Sur lequel il faut bien revenir cependant, partant de Benjamin peut-être plutôt que de Schmitt.

Singulier ou pluriel, le fait n’en est pas moins que de nouvelles procédures de contrôle et de surveillance auront été expérimentées à la faveur de cette situation certes sanitaire, dont on est justifié de penser qu’elles resserviront au prétexte de n’importe quelle autre, (par exemple, ce que la crise sanitaire autorise aujourd’hui, la crise climatique ne l’autorisera-t-elle pas davanatge demain ?). Tant de docilité disponible, la tentation ne manquera pas de s’en resservir. D’autant qu’à ces suspensions (supposément) temporaires des libertés pour raison sanitaire, se superposent des tentatives de restrictions définitives de celles-ci, pour raisons sécuritaires cette fois (la loi dite de « sécurité globale » en France).

  • Frédéric Neyrat & Michel Surya, Présentation
  • Frédéric Neyrat, Le communisme délivré (Walter Benjamin)
  • Christiane Vollaire, Politiques de l’excepté : un droit, le cul entre deux trônes
  • Marc Nichanian, Traduire l’exception souveraine
  • Sara Baranzoni & Paolo Vignola, États d’exception micropolitiques
  • Serge Margel, L’exception sanitaire. Les cosmopirates de Carl Schmitt et la fin du terrorisme
  • Mathilde Girard, Un rêve de camp
  • Guillaume Wagner & Camille Rogier, Jusqu’ici tout va bien
  • Boyan Manchev, L’état d’exception salutaire et l’avenir du politique. Considérations métacritiques
  • Alphonse Clarou, Excepté l’exception. Tournant autour du « véritable état d’exception » de la thèse VIII
  • Yves Dupeux, Rien d’exceptionnel
  • Alain Jugnon, Promesse, état d’exception & bête blonde Mettre en scène Hermann Broch (« Les Irresponsables »)…
  • A. S. de Moura Costa Matos & J. K. de Sá Souza, L’état d’exception économique permanent et l’échec du droit
  • Jean-Philippe Milet, Pour une réinvention républicaine de l’état d’exception
  • Valentin Husson, L’état de Nature contre l’état d’exception
  • Valérie Marange, L’ordinaire, l’exception résistante
Éditeur : Éditions Lignes
Prix : 20,00 €
Format : 16 x 21 cm
Nombre de pages : 208 pages
Édition courante : 18 mai 2021
ISBN : 978-2-35526-202-9
EAN : 9782355262029