couverture de BERLUSCONI, LE CORPS DU CHEF
192 pages - 16,00 €
Éditions Lignes

BERLUSCONI, LE CORPS DU CHEF

Traduit de l’italien par Jean-Pierre Cometti

Des deux présidents italien et français, il ne fait nul doute que le premier s’est constitué une certaine avance dans l’art de la manipulation télévisuelle et dans celui de la persécution administrative et policière de certaines catégories de la population. Dans Berlusconi, Le Corps du chef, Marco Belpoliti analyse un aspect particulier de la pratique du pouvoir du Président du conseil italien, qui tient à son rapport au corps et à la représentation photographique de ce dernier. Les lecteurs français noteront certaines similitudes troublantes.

Deuxième fortune d’Italie, magnat de la presse et homme fort de la politique italienne depuis plus de quinze ans, Silvio Berlusconi attache une importance obsessionnelle à l’image de son corps. Cela se manifeste à travers le contrôle qu’il exerce sur la diffusion des clichés le représentant, mais aussi et surtout, comme le montre Marco Belpoliti, par les efforts qu’il entreprend pour conformer son corps à l’idée qu’il se fait de lui. Aux deux corps du roi de l’analyse classique d’Ernst H. Kantorowicz, le personnage de Silvio Berlusconi oppose, selon Marco Belpoliti, « un corps postmoderne ou médiatique qui ne répond plus aux rituels traditionnels de la représentation [...] : le corps du politique, du chef, vaut pour lui-même ».

« La différence fondamentale entre Berlusconi et Mussolini est que le premier utilisait son corps, torse nu compris, tel que sa mère l’avait fait, en accentuant tout au plus sa calvitie, tandis que Berlusconi fait prévaloir l’élément cyborg, la transformation progressive de ses traits naturels (Marco Belpoliti fait apparaître une singulière analogie entre Berlusconi et Oscar Pistorius, le coureur aux jambes artificielles), de la transplantation capillaire aux liftings, pour se livrer à ses dévots dans une image minéralisée qui se voudrait sans âge. Curieuse aspiration à l’éternité de Berlusconi, que Marco Belpoliti analyse, à la fin, comme “star permanente de l’éphémère” ».

Umberto Eco, L’Espresso

Auteur de nombreux essais, chroniqueur à La Stampa et à L’Espresso, Marco Belpoliti dirige l’édition des œuvres complètes de Primo Levi aux Éditions Einaudi. Depuis la parution très remarquée du présent ouvrage en Italie, en 2009, il a fait paraître : Senza vergogna et Pasolini in salsa piccante, aux éditions Guanda.

Éditeur : Éditions Lignes
Prix : 16,00 €
Format : 11 x 18 cm
Nombre de pages : 192 pages
Édition courante : 15 octobre 2010
ISBN : 978-2-35526-055-1
EAN : 9782355260551