Sans elle, Artaud ne serait pas le même. Plus exactement, il aurait été le même, mais nous ne saurions pas à quel point. Elle, c’est Paule Thévenin. C’est à Paule Thévenin qu’Antonin Artaud, avant sa mort, a confié la tâche d’éditer son Œuvre Complète aux Editions Gallimard, et qu’il a remis plusieurs centaines de cahiers (des milliers de pages) rédigés par lui au cours des trois dernières années de sa vie. Des cahiers, dit Bernard Noël, « couverts d’une écriture hachée, piquante, irrégulière, comme secouée encore par la transe. Parfois un texte au crayon et un texte à l’encre se superposent, ajoutant ce palimpseste à l’écriture difficile ». Acceptant cette tâche, Paule Thévenin ne savait peut-être pas qu’elle y consacrerait la totalité de son existence. De trois à quatre volumes d’abord prévus, on atteignit à la mort de Paule Thévenin à vingt-six volumes (quatre ou cinq étaient alors encore en préparation).
Dans la presse :
« Avec une pudeur et une intelligence émouvantes, Bernard Noël rend hommage à celle qui hérita du "corps écrit" de l’interné de Rodez. Artaud et Paule est une merveille, aussi, sur ce qu’est l’acte de créer. » T.G., Le Matricule des Anges