couverture de NON PAS : VOTER POUR QUI, MAIS : POURQUOI VOTER ?
192 pages - 20,00 €
Éditions Lignes

NON PAS : VOTER POUR QUI, MAIS : POURQUOI VOTER ?

Revue lignes n°37

À l’approche de l’élection présidentielle, Lignes consacre ce numéro à une enquête menée auprès d’intellectuels et d’écrivains sur l’opportunité même du vote.

Comment pour Lignes intervenir dans l’élection
présidentielle ? Pas, certes, en soutenant tel
ou tel candidat, seule façon pourtant d’y intervenir
suivant la règle qui est la sienne. Non, mais
en entreprenant une vaste enquête, sollicitant
tout ce que la revue compte d’amis et de collaborateurs.
Et en leur posant la question qu’annonce,
non sans provocation, son titre : « Non pas : voter
pour qui ? Mais : pourquoi voter ?
 » En les invitant
à supposer que, pour eux aussi, la question
n’est pas tant celle de savoir pour qui ils voteront
(et la plupart voteront sans doute) que celle
de savoir pourquoi ils voteront une fois encore.
Ce que cela peut dire pour eux de voter. Quelle
croyance ils placent encore dans le processus par
lequel l’occasion et le moyen leur seront ou non
donnés de placer à la plus haute place de l’exécutif
(en régime présidentialiste) l’homme ou la
femme (et la majorité législative qui va avec) qui
appliquera la politique de leurs vœux.

La question semble pourtant tranchée : les
élections fondent la démocratie. Ce qu’on peut
dire autrement : il n’y a de démocratie qu’élective.
Une telle affirmation ne va pas de soi pourtant.
Elle compte par exemple pour rien ceux
qui ne votent pas (s’abstiennent) ou votent
blanc ; lesquels ne sont pas pour autant hostiles
à la démocratie ; elle fait fi de ceux qui votent
contre (on se souvient du « Tout sauf Sarkozy »
de 2007, succédant au « Tout sauf Le Pen », de
2002), lequel vote fait moins une démocratie
qu’elle ne cherche à empêcher qu’elle se défasse.
Surtout, elle présuppose que le choix entre les
personnes établit une distinction sensible entre
des politiques. Que ce n’est pas du tout la même
chose selon qu’on vote pour l’un ou pour l’autre
(par exemple pour l’un ou l’autre des deux
grands partis majoritaires, ceux autour desquels
se constituent les alliances de second tour). Or
l’expérience à durablement démontré que tel
était loin d’être le cas : dans les grandes lignes,
la politique conduite par la gauche à chaque
fois qu’elle fut en mesure de gouverner (président
plus Premier ministre, ou Premier ministre
contre président) était la même que celle dont
elle avait pris la place – de la droite. La promesse
est une nouvelle fois faite du contraire. Mais qui
peut la croire ? qui croira que se décide « dans
un seul pays » (comme on disait jadis du socialisme)
une politique que ne contraignent pas,
que n’impartissent pas les pactes, les traités, les
alliances, etc. Les marchés, surtout.

Supposons donc que c’est une forme imprévue
de croyance. Cette enquête ne cherchera pas
autre chose que de savoir qui la partage encore
et qui ne la partage plus. Une centaine d’intellectuels
sera pour cela sollicitée.

Sommaire :

  • Jean-Loup Amselle, Partagé par le vote
  • François Athané, Voter : différencier l’indifférencié
  • Edith Azam, Pourquoi voter ?
  • Véronique Bergen, Double arme du vote et des mobilisations
  • Gérard Briche, De l’homme considéré comme un être-pour-le-vote
  • Jacques Brou, Électeur, électrice
  • Cécile Canut, De la politique
  • Robert Cantarella, Pourquoi j’ai voté jusque-là
  • Hervé Carn, Si je vote ?
  • Jean-Paul Curnier, Quand la réponse précède la question
  • Yves Dupeux, Le bonheur de ne pas voter
  • Isabelle Garo, Pourquoi voter ?
  • Philippe Hauser, Les maos disaient
  • Rémi Hess, Où se passe encore (de) la politique ?
  • André Hirt, Plutôt que pas
  • Alain Hobé, La crise
  • Pierre-Damien Huyghe, Pourquoi voter ?
  • Olivier Jacquemond, Je préfère ne pas
  • Anselm Jappe, Not in my name !
  • Alain Jugnon, Jouer demain n’est pas voter
  • Jérôme Lèbre, Promesses électorales
  • Seloua Luste Boulbina, Rien à déclarer
  • Laurent Margantin, Donner sa voix
  • Serge Margel, Notes sur l’acte performatif du votant.
  • Gérard Mauger, Voter malgré tout
  • Jacques-Henri Michot, Sagesse du peuple électoral
  • Jean-Luc Nancy, Ce qui se trame sous le vote
  • Alain Naze, Le charme discret de l’abstention
  • Frédéric Neyrat, En attendant, n’attendons pas

Recension par Didier Epsztajn sur entreleslignesentrelesmots [01/02/2012]

Recension dans les Pages Idées du journal Le Monde. [11 février 2012]

Éditeur : Éditions Lignes
Prix : 20,00 €
Format : 16 x 18 cm
Nombre de pages : 192 pages
Édition courante : 16 février 2012
ISBN : 978-2-35526-093-3
EAN : 9782355260933