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lettre d'information

couverture de LES ANIMAUX MALADES DU CONSENSUS
256 pages - 17,00 €
Éditions Lignes

LES ANIMAUX MALADES DU CONSENSUS

Édition établie par Catherine Paoletti

Pour commémorer le dixième anniversaire de la mort de Gilles Châtelet, auteur du fameux essai critique Vivre et penser comme des porcs, paru en 1998, les Éditions Lignes publient le recueil de ses interventions et textes politiques inédits ou devenus introuvables.

Voilà dix ans, le mathématicien et philosophe Gilles Châtelet publiait un essai singulier et prophétique, dont le titre retentit encore : Vivre et penser comme des porcs. De l’incitation à l’envie et à l’ennui dans les démocraties-marchés, (Éditions Exils, 1998, puis Folio actuel, 1999, régulièrement réimprimé depuis).

Vivre et penser comme des porcs était l’un des premiers à analyser, avec la rigueur du scientifique, la verve du polémiste et la patience du philosophe, le processus de domestication généralisée imposé par ce qu’il était alors convenu d’appeler le « nouvel ordre mondial », ordre qu’il nomme tantôt « cyber-mercantile », tantôt « démocratie-marché ». Ce faisant, il ouvrait la voie aux philosophes, qui, après lui, pourfendent la démocratie en montrant combien elle est soluble dans l’économie de marché. Gilles Châtelet en appelait à la constitution d’un front du refus fondé sur une philosophie de combat : « Nous devons vaincre là où Hegel, Marx et Nietzsche n’ont pas vaincu… »
Ce livre, publié juste avant qu’il ne se donne la mort, au début juin 1999, était l’aboutissement d’une longue maturation, le fruit d’expériences, de rencontres qui avaient nourri sa tendance naturelle à la révolte et aiguisé son esprit de résistance à toutes formes de répression : politique, philosophique ou institutionnelle, partout où l’irréductibilité vertigineuse et « l’innocence du quelconque » peuvent être mises à mal au nom du dogmatisme, de l’idéologie, de la pensée et du système uniques.

Gilles Châtelet avait commencé de rendre publique ses critiques du consensus dès les années 1980 (les années Mitterand ; il est sans doute, là encore, l’un des premiers à avoir décelé le consensus auxquel se livrait la gauche de gouvernement). Ce sont ces interventions et articles, depuis devenus introuvables, ou les textes restés inédits que nous réunissons sous le titre : Les Animaux malades du consensus. Ces proses critiques très maîtrisées, d’une lucidité mordante, constituent autant de fables des temps modernes, mêlant considérations philosophiques et humeur, humour et pensée critique, où l’on retrouve en germe le bestiaire et les généalogies de son unique et ultime pamphlet. Ses analyses stimulantes, suffocantes de pertinence et de liberté de ton, sont taillées à la mesure des questions d’actualité d’alors, qui demeurent des plus brûlantes : l’Université, le travail, l’usage des drogues, les élites, la vitesse, le pétro-consensus…
En somme, un exercice spirituel qui rappelle, en période de glaciation et d’amnésie, que la liberté n’est pas un choix mais un fait ; qu’il ne s’agit pas seulement d’invoquer son principe mais bien de travailler aux conditions de son exercice.

Extrait :
« Pourtant l’Élite consensuelle reste inquiète : elle a trop bien réussi à désosser la populace générique, à lui ôter toute énergie : la Chair à bon choix ne se dérange même plus pour ratifier. On se désespère : où est le père Noël qui fera émerger un Grand Projet ? Comment électriser le Grand Zéro ? Bien sûr, l’État “fonctionne” toujours, mais jamais une fonction n’a accouché d’un projet !
Au niveau national on compte beaucoup sur les “questions de société” et la “défense des valeurs” pour exalter un peu la Chair à bon choix. Mais on ne peut espérer que les États restent les seuls maîtres d’œuvre de la Grande Charte Sanitaire du Mental qui s’esquisse. Les ministères de la lutte du Bien contre le Mal de chaque pays pourront sans doute assumer la sous-traitance indigène des croisades et des Grandes Battues et gérer le Service National des dénonciations, mais il semble que seules les multinationales de la superstition, comme l’Unification Church, l’Église de scientologie, etc., soient aptes à répondre à la demande mondiale de crétinisation.
 »

Recension par Francis Marmande dans Le Monde (28 avril 2010)

Recension par Aude Lancelin, dans Le Nouvel Observateur (15 avril 2010)

Recension par Hélène Azera sur le site Yagg.com.

Recension par Christophe Léon sur le site de L’Écologithèque (26 mai 2010).

Recension par Renaud Santa Maria dans Bakchich Info (août 2010).

"Lisez Gilles Châtelet, bande d’indignés" : recension par Le Préfet Maritime sur l’Alamblog.

Les Animaux malades du consensus
« Pour mettre en œuvre son équation : Marché = Démocratie = Majorité d’Hommes Moyens, l’Industrie du Consensus a su inventer de redoutables technologies de crétinisation. C’est une fable pour le temps présent et les temps à venir… » G. C.

Table

 Préface de Catherine Paoletti

Industrie du consensus
 I. LES ANIMAUX MALADES DU CONSENSUS (1990)
 II. LA SOCIÉTÉ DE LA GRANDE CONGRUENCE (1978)
 III. DU CHAOS ET DE L’AUTO-ORGANISATION : THÉORIES SCIENTIFIQUES OU MYSTIFICATIONS CONSERVATRICES ? (1994)

La question des élites
 IV. PRÊT-À-PENSER ET DRAPEAU BLANC (1978)
 V. L’UNIVERSITÉ DE MASSE : UNIVERSITE « READER’S DIGEST » OU UNIVERSITÉ CHARISMATIQUE ? (1987)
 VI. LA QUESTION DES ÉLITES (Promotion de l’excellence ou machines de contrôle social ?) (1994)
 VII. LE NOMADE ET LA PANTOUFLE (1996)

Pétrole & guerre du Golfe
 VIII. LES LARMES AMÈRES DES PÉTRO-TARTARINS (1990)
 IX. DE PROMÉTHÉE À FAUST EN PASSANT PAR DORIAN GRAY (Vivre comme les jeunes porcs de l’Idaho ou de Caroline du Nord) (1991)

Effets de Drogues
 X. PERMIS DE CONDUIRE À USAGE INTERNE (1989)
 XI. CANNABIS ET INDUSTRIE DU RESSENTIMENT (1993-94)
 XII. L’AFFAIRE DIANA (1997)

Politique de l’homosexualité
 XIII. PARIS EST UNE FETE (1973)
 XIV. LE SQUARE (1973)
 XV. LA RUE (1973)
 XVI. LA RÉPUBLIQUE DES CHIENNES... NE DOIT PAS S’ÉTEINDRE ET NE S’ÉTEINDRA PAS (1994)

Loisirs & travail
 XVII. HOMO LABORANS (1996)
 XVIII. LES LISERONS EXQUIS DU PROFESSEUR MILNER (1996)
 XIX. LES LOISIRS, C’EST LA PARESSE PERFORMANTE (1998)
 XX. POUR DELEUZE (1996)
 XXI. AUX ARMES RATS PIGEONS COCHONS MOUSTIQUES (1999)

Herbert Marcuse
 XXII. ENTRETIEN SUR HERBERT MARCUSE (1999)
 XXIII. MARCUSE, L’HOMME POUR QUI LA RÉSIGNATION ÉTAIT RINGARDE (Relire Marcuse pour ne pas vivre comme des porcs) (1999)
 XXIV. NOTES SUR HERBERT MARCUSE (1999)

Éditeur : Éditions Lignes
Prix : 17,00 €
Format : 11 x 18 cm
Nombre de pages : 256 pages
Édition courante : 17 mars 2010
ISBN : 978-2-35526-040-7
EAN : 9782355260407