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lettre d'information

couverture de L'ÉTERNEL RETOUR
160 pages - 16,00 €
Lignes-Léo Scheer

L’ÉTERNEL RETOUR

roman

L’Éternel retour est un roman. Un roman d’une sorte inédite, qu’on appellera provisoirement un « roman de pensée ». Qu’est-ce qu’un roman de pensée ? C’est un roman qui tient un événement de pensée pour égal à un événement d’action, et est tout autant que lui susceptible d’engager la totalité de l’existence.

Le roman est mort, comme chacun sait (il ne survit plus que dans la littérature de divertissement). L’Éternel retour est un roman, pourtant. Il faut y insister parce qu’une lecture superficielle, s’arrêtant aux premières pages, ou s’entêtant à ne l’identifier qu’à ses formes anciennes, pourrait prétendre le contraire. Mais un roman d’une sorte inédite, portant le « genre » jusque dans ses derniers retranchements (à la fin, pour qu’il ressuscite). D’une sorte inédite qu’on appellera provisoirement un « roman de pensée ». Qu’est-ce qu’un roman de pensée ? Ce serait un roman qui tient un événement de pensée pour égal à un événement d’action, et est tout autant que lui susceptible d’engager la totalité de l’existence. De l’engager en tout. De l’engager elle-même en tant que telle.
L’Éternel retour commence ainsi : un homme, le narrateur – on apprendra plus tard qu’il s’appelle Boèce –, interrompt tout, quitte tout, Paris, sa vie, etc. Provisoirement, durablement ? C’est le roman qui en décidera. C’est l’expérience de celui-ci. C’est lui-même en tant qu’expérience. Il dit dès le début : « Je me mets à la merci de la pensée. Je veux en faire l’expérience. » Il ajoute : « Parce que je veux croire que penser ne compte pas moins pour celui qui pense, que croire pour celui qui croit. » Pour faire cette expérience, il se rend auprès d’un ami (un maître aussi pour lui, en quelque sorte – son nom est Dagerman) et de sa femme, Nina. Eux aussi ont tout quitté, eux aussi vivent retirés, devant la mer.
Commence entre eux quelque chose dont on réduirait la portée en disant qu’il s’agit d’un entretien ; il s’agit bien plutôt d’un examen de pensée (dialogue/monologue), comme on disait « examen de conscience ». De celui-ci, que portent autant la raison que la folie, l’euphorie que la terreur, la lucidité que l’ivresse, le partage que la solitude, tout semble pouvoir dépendre. La mort ? C’est une possibilité qui hante le roman. Mais l’amour, tout aussi bien. Il s’agit, dans un cas comme dans l’autre, de céder à un vertige, de se laisser entraîner dans un vertige. Un vertige logique. Et d’y entraîner avec soi tout ce qui est, par le même mouvement que c’est tout ce qui est qui y a entraîné.

Michel Surya dirige la revue et la collection Lignes.

Éditeur : Lignes-Léo Scheer
Prix : 16,00 €
Format : 13 x 19 cm
Nombre de pages : 160 pages
Édition courante : 3 janvier 2006
ISBN : 2-84938-045-8
EAN : 9782849380451